
Crédit: Thu Trần
À propos de l’exposition « MƯỠU »
Les échos du Ca trù m’ont menée vers un lieu — peut-être un ancrage que j’ai choisi — qui, d’une certaine manière, a libéré le langage artistique sur lequel je m’appuie.
De la brume persistante qui s’élève, des mélodies des chanteuses ả đào — « Les montagnes vertes, les eaux bleues… » — chantées par des générations d’artistes, de Quách Thị Hồ à Kim Đức, en passant par l’artiste-chercheur Bạch Vân… On ne peut qu’écouter, absorber et ressentir, et pourtant les mots échouent à le saisir. Elles chantent avec une passion envoûtante et incessante, comme des vers à soie filant inlassablement leur soie.
Les compositions envolées, les destins des ca nương chantant pour les autres, éclatantes de beauté mais vouées à s’estomper — par-dessus tout, ces éléments forment une tradition musicale inégalée, à la fois grandiose et mélancolique.
Qu’il s’agisse des brins d’herbe, des branches d’arbres ou du destin de n’importe quel individu, le Ca trù canalise leurs émotions les plus profondes. C’est pourquoi je souhaite chanter le Ca trù à travers mon propre langage : la peinture et l’art de l’installation contemporaine.